Mauvais joueurs !


Edito
jeu echec

Pour jouer aux échecs comme pour vivre en société, il faut une règle du jeu. C’est un prérequis qui détermine le cadre tacite à ne pas dépasser. Sans elle, pas de jeu possible. C’est une question de cohésion, de « ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre », comme le fixe Rousseau dans le contrat social. La règle du jeu, c’est l’essence même du sens. Ce truc fondamental derrière lequel tout le monde court mais qui semble pourtant nous échapper.

Toutes ces règles ne se valent pourtant pas. Parmi elles, on compte les inamovibles. Celles régies par la physique, la résistance des matériaux ou les limites planétaires que nous transgressons pourtant allègrement. Et il y a les autres. Celles que nous nous sommes fixés et avons érigées en dogmes. Les règles économiques. Celles de la mondialisation, de la croissance infinie et de l’exploitation des ressources naturelles.

Et si on s’était tout simplement trompé dans la règle du jeu ?

Tout le malheur du monde découle du fait que nous ne parvenions pas à changer ces règles qui, pourtant, montrent leurs limites. Nous nous obstinons comme des mauvais joueurs qui refusent de perdre. Or, aux échecs comme ailleurs, il faut parfois savoir sacrifier une pièce pour gagner une partie. C’est une question de stratégie.

Il y a mille manières de gagner. Et toutes ne consistent pas à vaincre ni à dominer. Nous le verrons lors de notre prochain sommet de Paris, qui se tiendra du 11 au 12 janvier prochain. Vous êtes toujours les bienvenus pour participer à la discussion. Mais si nous voulons gagner collectivement, c’est surtout sur ces règles du jeu qu’il faut agir. Et accepter de renoncer à certaines d’entre elles.

Alors ? Vous entrez avec nous dans la partie ?

Ecrit par Pascal Béria