Numérique : la fin des tabous ?


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Ecrit par Marjorie Paillon

Oui, nous venons de vivre en plus de 12 mois une transformation digitale à marche forcée. Une crise sanitaire plus efficace que tous.toutes les CDO du monde réuni.es. Une révélation en mai 2020, un poncif en mai 2021.

Mais celle-ci nous permet enfin de trancher dans le vif, de ne plus tomber dans le ‘bullshit’ numérique. Désormais, on ne peut plus se cacher derrière son petit doigt pour appuyer sur le bouton du restart tant attendu.

Côté entreprises, elle donne la chance de briser certains silos, de préférer l’adaptation à l’efficience, d’imaginer nos métiers en mode hybride. De prendre à bras-le-clic les interrogations inhérentes à la décentralisation du pouvoir, de l’accès à l’information, de la mise en avant des talents, de l’adoption d’une vision holistique de son organisation.

Côté politique, elle place au cœur des plans de relance les questions qui fâchaient encore hier : redonner du glamour à son industrie tech et la relocaliser, faire rimer transition digitale et environnementale sans juste repeindre en vert les engagements d’hier, dépasser la posture institutionnelle en matière de souveraineté numérique. Fait école en matière de régulation et taxation de Bruxelles à Washington. Les valeurs de la tech-politique, c’est aussi une question d’indépendance business.

Côté citoyens.ennes, elle prend enfin tout son sens. Elle les conforte dans leurs usages, après avoir challengé leur latitude à franchir les frontières entre vies professionnelles et vies personnelles. Pointe plus que jamais l’importance de se réapproprier leurs données. Ouvre les possibles pour se réinventer. Fourbit les armes du changement de logiciels culturel et démocratique.

Bien sûr, ces changements ne sont pas un long fleuve tranquille. Ils augurent un certain darwinisme 4.0. Dans une ère où l’imprévu est la nouvelle norme, l’accélération se fait en temps réel. Elle nous pousse toutes et tous à nous projeter dans une approche de long terme, tout en l’adoptant ici et maintenant.

Et nous donne une mission pour les prochains mois : savoir positionner le curseur du changement. Celui d’une société en mode hybride, d’une humanité en quête de sens.