Régénération !


Edito
Régénération

Ecrit par Pascal Béria

Connaissez-vous les néoblastes ?

Derrière ce terme un peu barbare, que l’on croirait emprunté à l’univers Marvel, se dissimule bien un superpouvoir du vivant. Celui de cellules capables, chez certains animaux, de régénérer les tissus abimés. Une forme de résilience radicale qui permet à certaines parties amputées d’un corps de repousser. Naturellement. Imaginez ce que la recherche médicale peut faire d’une telle capacité à se régénérer…

La société a beaucoup à apprendre du vivant. D’abord, parce qu’elle en fait elle-même partie, nous rappelait d’ailleurs l’anthropologue Bruno Latour. Ensuite parce que dans un monde qui se fragmente et prend l’eau un peu partout, cette
aptitude biologique à se réparer est une source d’inspiration.  Une telle capacité peut-elle se transposer à un autre système vivant comme la vie sociale, économique et politique ? Et comment ?

Avant de partir pour notre sommet baulois, il nous semblait important de nous poser cette question. C’est ce que nous avons fait avec le cabinet d’études Occurrence, qui est allé interroger l’état d’esprit général de notre pays en cette période où la fébrilité gagne du terrain.

L’étude Néoblaste* révèle que 82% de la population considère la France, à de multiples égards, comme abimée. Et 23% comme complètement déglinguée. Inquiétant. Dans le détail, rien ne semble épargné. Institutions politiques, justice, éducation, économie, ressources naturelles, système de santé, engagement citoyen, agriculture paraissent d’ores et déjà hors-service. Les brèches s’ouvrent de toutes parts. Et, le diagnostic est sévère. On sait la capacité des français à voir le verre à moitié vide, mais il apparait difficile d’être optimiste face à un tel constat. Cependant, s’il est des fractures que l’on ne peut réduire, il est proprement impossible de se satisfaire d’un monde dépressif sans chercher à en corriger les dérives. En d’autres termes, réparer n’apparait pas vraiment comme une option. 

Alors que vient faire le néoblaste dans tout ça ? Précisément, nous donner des pistes pour régénérer les cellules endormies de nos sociétés. Ne plus chercher à colmater les brèches, mais plutôt à faire en sorte de ranimer ce qui a été meurtri, maltraité ou mutilé. Deux leviers sortent miraculeusement épargnés par la vague de fatalisme révélée par l’étude : la vie associative et l’innovation.

Autant dire notre capacité à nous organiser et à inventer des solutions. C’est précisément sur ces deux piliers que nous voulons installer notre chantier de la réparation. En donnant la parole à ceux qui inventent et ceux qui font. 

Réparer apparait, dans ce contexte, comme un appel à créer et à agir ensemble.

Et, ça, il nous semble que c’est un indéfectible appel à l’optimisme. C’est en tous les cas celui dans lequel nous croyons… On se voit à la Baule pour en parler ?

*Nous tenons la méthodologie et les résultats de l’étude Néoblaste à votre disposition.