Réparer, ça peut être renoncer, mais ça n’est jamais se résigner


Edito

Ecrit par Pascal Béria

Nous voici embarqués tous ensemble pour une grande œuvre. Durant quelques jours, nous allons chercher les clés pour réparer notre Monde. La tâche est copieuse. Mais aux Napoleons, les sujets plus grands que nous ne nous ont jamais fait peur.

D’une certaine manière, chercher à réparer les choses pourrait ressembler à une forme de renonciation. Une validation que, devant notre incapacité à changer des modèles qui prennent l’eau, nous serions réduits à tenter d’en colmater les avaries. Un réflexe un peu désespéré en quelque sorte. Nous ne le voyons pas comme ça. Pour nous, à de nombreux égards, la volonté de réparation est au contraire le marqueur d’une époque qui cherche des solutions et se définit avant tout par ses actes. Réparer, ça peut être renoncer, mais ça n’est jamais se résigner. Et nous, ça nous parle à plus d’un titre.

Réparer suppose d’abord une prise de conscience. Celle que quelque chose s’est cassé et ne fonctionne plus. En la matière, l’époque nous gâte. Entre dérèglement climatique, crise de la démocratie, creusement des inégalités, déséquilibres géopolitiques, fractures générationnelles, nous n’aurons pas trop de nos deux journées pour tout aborder. Nous nous confronter à certains de ces sujets structurants pour en défricher les arcanes et trouver des solutions.

Réparer, c’est aussi un acte d’humilité. Reconnaître qu’on a pu se tromper. Ce qui demande une bonne dose de courage et soulève une question centrale : comment répare-t-on le passé ? Une question au carrefour de la justice, de la diplomatie et de l’éthique qui en appelle bien d’autres, plus profondes encore. Nous les aborderons en parlant de justice restaurative, de décolonisation des esprits, d’urbanisme, de responsabilité d’entreprise, de reconstruction et de résilience pour avancer un peu plus sur le chemin de la réconciliation.

Réparer, enfin, signe une forme de retour à la raison. Reprendre la main sur un univers d’abondance qui nous a appris à produire, jeter et remplacer plutôt qu’à chercher à maintenir et réhabiliter. Une capacité qui apparait comme le moyen le plus efficace de maîtriser un monde qui nous échappe. Comprendre que réparer, c’est finalement prendre soin. Que ce soit de l’Autre, de la planète ou de sa paire de chaussures. Nous explorerons certains de ces chemins de traverse avec celles et ceux qui en font l’expérience dans leur vie et leur engagement. Mieux, qui y apportent des solutions concrètes et actionnables.

Dans tous les cas, réparer suppose une prise de conscience que nous tâcherons d’activer durant ces quelques jours que nous aurons le plaisir de partager. Le temps nécessaire pour s’accorder sur ce que nous devons réparer et ce que nous pouvons changer. Et surtout, comme toujours avec les thématiques que nous choisissons, proposer des pistes pour agir en accord avec les objectifs de développement durable fixés par l’ONU, qui restent notre boussole absolue pour avancer.

Nous vous souhaitons un bon voyage, un beau séjour baulois et un sommet des plus profitables…

Les Napoleons
(Les Napos pour les intimes)